“Vous ne désirez jamais quelqu’un ou quelque chose, vous désirez un ensemble, vous ne désirez pas une femme, vous désirez un paysage qui est enveloppé dans une femme, un paysage pressenti.
Vous désirez une chose dans un contexte, vous ne désirez jamais quelque chose tout seul, ni un ensemble, vous désirez dans un ensemble.
Le terme abstrait qui correspond à désir c’est constructivisme, désirer, construire un ensemble.
Agencement d’une femme, d’un paysage, d’une couleur.
Un désir c’est construire, construire un agencement.
Le délire est très lié au désir, délirer c’est désirer, on ne délire pas sur son père ou sa mère, on délire sur le monde entier, on délire sur l’histoire, la géographie, les tribus, les déserts, les peuples, les races, les climats, le monde du délire c’est “Je suis une bête un nègre” RIMBAUD, on délire le monde pas sa petite famille…”
Extraits d’Abécédaire de G. Deleuze
Je retiens, un désir, c’est construire.Traversés par la pensée du philosophe du désir cela fait naître en nous un formidable désir d’aventure, de liberté, de théâtre.Sans destination précise, un couple sur scène, un homme, une femme confrontés à un florilège de textes autour du désir, un agencement arbitraire de textes (KAFKA, PLATON, MOLIERE, SARAH KANE, BONELLO, JAMES JOYCE, GHERASIM LUCA) qui finissent par créer un lien dans une ambiance voulue festive.Ce spectacle fût conçu et créé dans des appartements il y a quelques années avec une distribution différente comme un préliminaire au spectacle «Le Songe d’une nuit d’été».Il est repris et remodelé cette année selon une forme moins volontairement intimiste, un parcours buissonnier parmi de grands et moins grands textes, pour cesser de contempler les étoiles (l’origine latine du mot « désir » signifie cesser de contempler l’étoile, l’astre), rompre le manque, demander la lune et se maintenir l’espace d’une heure trente dans ce champ de tension, construction avec humeurs et mots pour se rapprocher des étoiles…
Theo Kailer
Conçu et mis en scène par Théo Kailer Avec Valérie Furiosi, Théo Kailer ou Denis Léger Milhau